Si seulement on pouvait vivre sans dettes

Publié le par Sylvie Mejblum

 

 

 

 

 

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Cette année, la plate-forme Journée Sans Crédit sera présente dans les principales gares du pays le 27 novembre pour informer et sensibiliser un large public aux dangers du crédit et ce, par le biais d’animations de rue et de supports d'information.

Gare au crédit facile !

Un support qui se veut original puisque les consommateurs auront droit à une réelle exposition d'œuvres très connues qui ont été détournées pour l'occasion. A la place de la pomme, c'est une carte de crédit qu'Adam donne à Eve. Au total, 16 autres adaptations originales de ce type seront exposées dans ces gares.

L'objectif de la plate-forme Journée sans Crédit est d'informer le consommateur de ce fléau mais aussi de le mettre en garde contre les pratiques agressives de vente de certains organismes financiers et courtiers en crédit. Au nord comme au sud du pays, les médiateurs de dettes sont de plus en plus confrontés à des ménages insolvables(1), qui parviennent à peine à faire face à leurs dépenses quotidiennes de base mais n'ont aucun disponible supplémentaire à affecter au remboursement de leurs dettes, ou qui ont des revenus insuffisants qui ne leur permettent même pas d'avoir un budget en équilibre. On parle alors de surendettement structurel puisque il est alors impossible pour ces personnes de ne pas créer de nouvelles dettes.(2)

Les chiffres parlent d'eux-mêmes...

Bien loin du stéréotype de la personne surendettée qui gère mal son budget, dépense sans compter, consomme à outrance, use et abuse du crédit, on constate dans les statistiques de la Banque Nationale qu'un tiers des personnes qui font appel à la procédure de règlement collectif de dettes n'a pas de dettes de crédit. Ce chiffre est passé de 29,4 % fin 2006 à 32,2 % fin 2009.(3)

 

Croire qu'un consommateur informé est immunisé contre les pratiques douteuses de certains prêteurs est un leurre. Les derniers chiffres de la Centrale des crédits aux particuliers récemment publiés par la Banque Nationale confirment encore la tendance du surendettement. Le nombre de Belges ne remboursant pas un ou plusieurs crédits dans les temps a grimpé en octobre jusqu'à 364.496, soit plus qu'en septembre (362.951), alors qu'il était déjà question de record.

 

Dans cette perspective, l'Etat fédéral et les entités fédérées doivent mettre plus de moyens à disposition des associations qui militent en faveur des droits des consommateurs et/ou sont spécialisées en prévention du surendettement. Même si le crédit est encore très présent dans les dossiers de surendettement, il doit rester une préoccupation majeure pour nos pouvoirs politiques, une autre réalité ne peut plus être ignorée... c'est celle d'une pauvreté grandissante.

 

Pour lutter contre cette propagande, la plate-forme Journée Sans Crédit n'est pas seule, elle est constituée de 24 organisations de société civile nationales, flamandes, wallonnes et bruxelloises dont le CRIOC les Equipes Populaires, le Centre d'Appui Médiation de dettes, Dignitas, Groupe Action Surrendettement, Centre de Référencedu Hainaut, Verbruikersateljee, Vlaams Centrum Schuldbemiddeling, Beweging van mensen met laag inkomen en kinderen, Centre de référence de Liège, Réseau Financement Alternatif, Vlaams netwerk van verenigingen waar armen het woord nemen, Centre de référence de Namur, Fédé Plus , CSC/ACV , FGTB/ABVV, JOC/F, Forum Bruxellois de lutte contre la pauvreté, Réseau wallon de lutte contre la pauvreté, Centrum Kauwenberg, KWB, KAV et UROC qui participent activement à l'organisation de cette journée. Le CRIOC est ravi de faire encore une fois partie de cette plate-forme Journée Sans Crédit, sa mission de protection du consommateur l'amène à mettre en garde ceux-ci contere le crédit facile. A noter que cette année, l'UROC (Union régionale des Organisations de Consommateurs du Nord Pas de Calais (France) participe à cette campagne.

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