Le prix du pain : Des miettes pour le consommateur

Publié le par Sylvie Mejblum

boulangerie-03.jpg

 

 

En septembre 2010, le CRIOC attirait l’attention sur l’augmentation du prix du pain suite à l’augmentation du prix du blé. Les boulangers annonçaient alors que le pain serait vendu 5 à 7 cents plus cher et que cette hausse de prix était liée à la spéculation des marchés. Une enquête plus approfondie semble montrer qu’au-delà du prix des matières premières (farine, blé...) certains en profitent pour augmenter leurs marges bénéficiaires.

 

L'enquête démontre que chez le boulanger, le prix a augmenté de 2 et 4%, quel que soit le produit de pain. Force est de constater que les augmentations les plus importantes se manifestent sur des produits tels que les baguettes, qui nécessitent le moins de farine alors que celle-ci est justement une des matières premières qui a vu, ces derniers temps, son prix augmenter.

 

Le CRIOC constate également que l'augmentation du prix est moins importante dans les grandes surfaces que dans les boulangeries. L'explication est simple : Pour les grandes surfaces, le pain est avant tout un produit d'appel. Le pain n'étant pas le seul produit vendu, les marges seront donc générées sur d'autres produits, gardant ainsi le prix du pain le plus bas possible. Pourquoi ? Tout simplement parce que le pain représente encore dans l'esprit des consommateurs un produit symbolique, un produit de référence sur lequel ils se basent pour déterminer le niveau de prix du magasin, image qui est bien sûr erronée.

Halte à l'arbitraire

Depuis 2004, le prix du pain est déterminé par le marché. Chaque boulanger peut lui-même fixer le prix de ses produits. Cependant, le CRIOC constate que ces variations de prix ne se font que dans un sens. Si les prix de la farine et du blé augmentent, le prix du pain suivra. Si l'énergie (qui représente en effet le coût principal dans le processus de production du pain) devient plus chère, le prix du pain augmente également. Mais nous voyons très rarement la variation dans l'autre sens lorsque les prix des matières premières ou de l'énergie baissent!

Le CRIOC dénonce cette tendance unidirectionnelle. Le pain est un produit essentiel et symbolique. Si l'on touche au prix du pain, on influence automatiquement l'image que les Belges ont de leur niveau de vie. Le prix du pain ne devrait pas être fixé de manière arbitraire, même si ce marché est libéré. Le CRIOC demande à l'Observatoire des prix d'intervenir afin de déterminer les marges de profit des différents intervenants.

 

Article écrit par Sylvie Mejblum pour le CRIOC

 

 

Publié dans Articles

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article